Lorsque j’ai fini une sculpture, que j’en suis pleinement satisfait, je pense immédiatement à la protéger. Certains laissent leur sculpture brute sans aucune protection mais pour ma part j’ai remarqué au fil des ans que les sculptures sans protection finissait toujours par se salir ou s’abîmer d’une manière ou d’une autre.
Un des meilleurs moyens de protéger une sculpture bois est d’y appliquer une huile protectrice. Les meilleures huiles sont des huiles qui pénètrent et sèchent dans le bois et lui confèrent ainsi une protection imperméable contre l’humidité et les salissures. L’huile de lin et l’huile de tung, utilisées depuis des siècles dans leurs régions d’origine respectives restent encore aujourd’hui des valeurs sûres. Quelques mélanges d’huiles et de siccatifs sont à recommander pour ceux qui souhaitent réduire le temps de séchage relativement long des huiles naturelles pures.
Sommaire :
- Faut-il nécessairement appliquée une huile de protection sur une sculpture en bois ?
- Qu’est-ce qu’une bonne huile de finition pour une sculpture en bois ?
- Quelle huile pour protéger des ustensiles ou de la vaisselle en bois ?
- Comment appliquer et faire sécher l’huile sur ma sculpture bois ?
- L’huile de lin
- L’huile de tung
- L’huile de chanvre
- L’huile de chia
- L’huile danoise ou huile dure
- L’huile de lin bouillie
- Les goudrons naturels pour la protection extérieure
- La cire d’abeille est-elle une bonne option pour une sculpture en bois ?
Qu’est-ce qu’une bonne huile de finition pour une sculpture en bois ?
Une « bonne » huile en sculpture bois est une huile qui protège durablement l’objet sculpté (bas-relief, statuette, bol ou ustensile) des agressions du temps selon son exposition (intérieur ou extérieur) et son utilisation et qui, idéalement, ne dénature pas trop la coloration d’origine de la sculpture.
Les huiles qui répondent au mieux à ces exigences sont des huiles qui « sèchent » à l’air libre. Cette propriété est appelée la siccativité d’une huile. Au contact de l’air libre et de la lumière, certaines huiles développent une réaction chimique au niveau moléculaire appelée polymérisation qui provoque le passage de l’huile de l’état liquide à l’état solide.
Or les huiles ont des degrés de siccativité très différents. Autrement dit seules quelques huiles possèdent un niveau de siccativité suffisant pour favoriser une protection véritablement efficace (notamment imperméabilisation du bois en surface) et durable : les huiles de lin, de chanvre, de tung, de chia et de perilla sont les huiles qui possèdent les degrés les plus élevés de siccativité.
Par comparaison, l’huile de noix, pourtant traditionnellement utilisée en revêtement des boiseries, n’est que semi-siccative (comme l’huile de soja). Toutes les autres huiles sont soit semi-siccatives, soit non-siccatives (c’est à dire qu’elles ne sèchent pas mais finissent par rancir). Les huiles alimentaires « traditionnelles » d’olive, de tournesol et de colza par exemple font partie de ces huiles non-siccatives qui ne possèdent donc que peu d’intérêt pour une application de protection durable sur une sculpture bois car elles finiront soit par être lessivées (pour un ustensile en bois par exemple) soit par rancir si laissées en application de longue durée.
Pour résumer donc, voici un tableau récapitulant les huiles d’application pour le bois :
Niveau de siccativité | Temps de séchage | Huiles |
Huiles siccatives | – En huile pure (sans solvants) : entre 3 et 6 semaines généralement dans des conditions optimales (chaleur et lumière). – En huile modifiée et/ou mélangée (avec ajout de solvants accélérateurs de séchage) pour l’huile de lin et l’huile de tung : de quelques heures à quelques jours généralement (voir chapitres dédiés plus bas dans le corps de l’article) | – Huiles pures de lin, de tung, de chanvre, de chia, de carthame et de perilla – Huiles avec siccatifs chimiques : certaines marques d’huile de tung, l’huile de lin achetée en grande surface de bricolage, l’huile danoise ou « huile dure » (à base d’huile de lin), l’huile de lin bouillie |
Huiles semi-siccatives | Entre 3 et 8 mois selon les conditions. Le séchage peut aussi ne pas se faire complètement. | Huile de noix, de soja, de pépins de raisin |
Huiles non-siccatives | Ne sèchent pas mais rancissent ou sont lessivées à terme lorsqu’appliquées sur du bois | Huile d’olive, de colza, de tournesol, d’arachide, de coco, de palme |
Sources : Ornella Zovi, Fonctionnalisation et photopolymérisation de l’huile de lin en vue de l’élaboration de nouveaux matériaux sans émissions de composés organiques volatiles (COV). Chemical Sciences. INSA de Rouen, 2009. Thèse de doctorat en chimie des polymères.
Quelle huile pour protéger des ustensiles ou de la vaisselle en bois en contact alimentaire ?
Sur des ustensiles ou de la vaisselle en bois, en plus de la siccativité de l’huile, on va rechercher une huile qui est bien sûr non toxique car utilisée pour le contact alimentaire. Dans ce cadre, cela exclut bien évidemment toutes les huiles siccatives mixées à des solvants chimiques par essence toxiques pour la consommation humaine.
Ce que je recommande donc est de rechercher des huiles siccatives au rayon alimentaire de votre supermarché favori. Vous y trouverez généralement assez facilement de l’huile de lin, de chanvre et parfois aussi de chia et de perilla même si ces deux dernières sont clairement moins courantes en magasin et de fait beaucoup plus facilement trouvables sur internet.
Pour ce qui concerne le cas spécifique de l’huile de tung, je vous recommande de lire attentivement le paragraphe dédié à cette huile plus bas dans cet article pour déterminer si vous souhaitez l’utiliser ou non pour du contact alimentaire.
Enfin, je me permets de préciser ici que la règlementation française n’a pas encore légiférer sur les huiles utilisées sur un matériau en contact alimentaire. De ce fait aucune règle claire ne se distingue donc pour l’application d’une huile sur du bois en vue d’un usage alimentaire. Cela implique qu’il faut se méfier de toute huile qu’un fabricant – auto – désigne comme « recommandée pour le contact alimentaire » alors même que rien n’est dit sur le détail de sa composition. Dans les chapitres spécifiques à chaque huile que vous trouverez plus bas dans cet article, je fais parfois référence à la règlementation américaine (FDA : Food and Drug Administration) car c’est la seule référence de réglementation que j’ai pu trouver concernant les différentes huiles. Même si cela n’est pas pleinement satisfaisant, cette référence donne néanmoins une base pour savoir si telle ou telle huile est applicable en contact alimentaire.
Je le répète : dans ce cadre flou d’absence de réglementation, appliquez une huile siccative qui se trouve être également consommable par l’homme (c’est à dire trouvable au rayon alimentaire d’un supermarché) est la voie la plus sûre pour une application saine et sans risque.
Faut-il nécessairement appliquée une huile de protection sur une sculpture en bois ?
Non, il n’est pas absolument nécessaire d’appliquer une huile de protection sur une sculpture bois. Vous pouvez tout à fait laisser votre sculpture dans son état brut. Sachez seulement qu’elle pourra alors se salir par la poussière ambiante ou par le contact des mains si cette sculpture est exposée et qu’elle sera aussi beaucoup plus sensible à l’humidité et aux projections d’eau.
Une huile pour le bois est une fine couche de protection pénétrant dans les toutes premières couches du bois permettant aux salissures, à l’humidité excessive et autres agressions du temps de ne pas pénétrer dans le bois. Elle permet ainsi de mieux nettoyer la sculpture si de la poussière se dépose dessus car elle se fixe plus difficilement dans le bois.
Certaines essences de sculpture extérieure telle le chêne, le robinier ou le cèdre rouge, se prête assez bien à une absence de protection car ce sont des bois très résistants aux agressions extérieures. Il est alors tout à fait possible de laisser une sculpture faite dans une telle essence dehors sans protection. La sculpture évoluera alors en grisant naturellement sous l’effet conjuguée de la pluie et des UV.
Quoi qu’il en soit aucune huile ne protège une sculpture extérieure de la décoloration progressive du bois en couleur grise lorsqu’exposée aux éléments. Seule une peinture peut véritablement protéger le bois en extérieur en formant une couche de protection face aux UV et à la pluie.
Pour un ustensile ou de la vaisselle en bois, il n’est pas absolument nécessaire non plus de mettre une huile, vous pouvez choisir de les laisser bruts mais sachez que ces objets pourront à terme se dégrader et développer des moisissures ou des champignons beaucoup plus rapidement qu’avec l’application d’une huile.
Si vous ne souhaitez les utiliser que pour un temps limité, ne pas mettre de l’huile est tout à fait envisageable. Par contre, si vous souhaitez garder vos ustensiles et/ou votre vaisselle en bois pendant de longues années, je vous recommande vivement d’appliquer dessus une huile de protection et de renouveler même régulièrement cette application tous les 6 mois ou un an.
Comment appliquer et faire sécher l’huile sur ma sculpture bois ?
La polymérisation d’une huile siccative (c’est à dire qui sèche) se faisant grâce à l’air ambiant et à la lumière, vous optimiserez le séchage de l’huile en l’applicant en plusieurs couches fines. L’idée est d’éviter de faire pénétrer l’huile de manière trop profonde car alors ces couches profondes, jamais vraiment en contact avec l’air ambiant ni les UV, risquent de ne jamais sécher complètement.
Le processus que j’utilise pour l’application d’une huile siccative type huile de lin se déroule ainsi :
- Je mets un peu d’huile sur un chiffon ou un « sopalin » d’atelier ou directement sur la sculpture
- Je badigeonne ma sculpture d’huile en prenant soin de bien en mettre partout
- L’huile changeant sensiblement la couleur du bois, il est généralement facile de savoir où l’huile a été appliquée et où elle reste à appliquer
- Je laisse pénétrer l’huile pendant 1 minute ou deux environ, guère plus.
- J’essuie ensuite le surplus d’huile partout sur la sculpture à l’aide d’un chiffon ou sopalin sec (c’est à dire non enduit d’huile).
- Je laisse sécher ma sculpture 3 et 7 jours dans une pièce à température ambiante et idéalement exposée aux UV (au bord d’une fenêtre par exemple) de manière à ce que la polymérisation prenne plus rapidement.
- Je recommence le processus d’application de l’huile une à deux fois encore (avec un temps de 3 à 7 jours entre chaque couche).
- Puis je mets ma sculpture à sécher définitivement dans les mêmes conditions pour 3 semaines minimum (idéalement 5 à 6)
- L’avantage que j’ai est que mes sculptures sont de petites tailles généralement et se prête donc bien à un séchage en bord de fenêtre. Si vous avez de grands bas-relief à faire sécher, il est fort possible qu’une fenêtre soit trop petite. Mais soyez rassuré, la polymérisation se fait aussi sans présence de lumière, elle prend juste un peu plus de temps. Comptez donc quelques semaines supplémentaires.
Attention !! Toutes les huiles siccatives, du fait de leur capacité à polymériser fortement, sont sujettes à auto-combustion lorsque laissées sur un chiffon. Prenez donc soin de toujours vous débarrassez de votre chiffon enduit d’huile d’une des manières suivantes : en le plongeant entièrement dans l’eau avant de le jeter dans une poubelle ou en le brûlant purement et simplement.
L’huile de lin
L’huile de lin est utilisée depuis des centaines d’années pour ses propriétés de siccativité. Elle est parfaite pour protéger meubles et sculptures sur le long terme. Elle est aussi utilisée en peinture à l’huile pour les mêmes raisons : la peinture à l’huile met du temps à sécher certes mais une fois sèche elle peut durer des centaines d’années.
Avantages de l’huile de lin :
- Possède une des meilleurs capacités de siccativité des huiles
- Très facilement trouvable en supermarché
- Produit alimentaire naturel donc non-toxique (lorsqu’acheté au rayon alimentaire d’un supermarché)
- Produite localement (en France ou en Europe)
- Fort pouvoir imperméabilisant (il y a bien longtemps les marins en enduisaient tous leurs vêtements de pluie : suroît comme caban)
- Fais ressortir les veines du bois sans trop dénaturer sa couleur d’origine
- L’huile de lin brute paraît assez jaune mais une fois appliquée la teinte est assez transparente au final
- Vous pouvez même diminuer voire éliminer complètement son léger effet de coloration jaune en exposant préalablement l’huile au soleil dans un récipient transparent type pot de confiture
- Peut être diluée avec de l’essence de thérébentine ou de l’essence d’écorce d’orange (moins toxique que l’essence de thérébentine) pour des applications plus fines et facilement pénétrantes (à exclure pour une utilisation alimentaire type ustensile ou vaisselle).
- Production française facilement trouvable en commerce
- Son prix abordable (moins cher que l’huile de tung par exemple) : entre 7 et 40€ le litre chez la plupart des revendeurs
Ses inconvénients :
- Tendance à jaunir/brunir très légèrement bois au bout de quelques années
- Pouvoir siccatif et imperméabilisant légèrement inférieur à l’huile de tung
- Comme toutes les huiles siccatives naturelles, temps de séchage long (plusieurs semaines)
Attention !! L’huile de lin trouvée en bidon en grande surface de bricolage est généralement additionnée d’agents siccatifs chimiques et donc nocifs pour la santé. A ne surtout pas utiliser pour des applications d’ustensiles et vaisselle en bois. Vous pouvez les appliquer pour d’autres sculptures par contre sauf si ce sont des petites figurines destinées à des enfants, donc toujours susceptibles de les porter à leur bouche.
Astuce : si vous voulez rendre votre huile de lin moins colorée pour une application plus neutre sur le bois, mettez un peu d’huile dans un bocal transparent type confiture et exposez la au soleil pendant quelques jours ou quelques semaines selon la saison, les UV viendront atténués grandement la coloration de l’huile et vous obtiendrez une huile nettement plus transparente.
L’huile de tung (ou huile de bois de chine ou encore huile d’abrasin)
L’huile de tung est, avec l’huile de lin, une des meilleurs huiles pour le bois. Certains la considère même comme LA meilleure huile de protection.
Atouts de l’huile de tung :
- Possède la meilleure capacité de siccativité de toutes les huiles naturelles existantes sur le marché
- Ne jaunit pas plus dans le temps
- Fort pouvoir imperméabilisant (légèrement meilleur que l’huile de lin)
- Une fois polymérisée, elle est apte au contact alimentaire (l’huile de tung est par exemple approuvée en contact alimentaire par la Food and Drug Administration américaine)
Ses inconvénients :
- Produit exclusivement d’importation (l’abrasin, arbre dont on extrait la noix pour l’huile de tung, pousse naturellement dans les régions d’Asie et l’huile est principalement produite en Chine)
- Prix élevé comparé à l’huile de lin : entre 25 et 60€ le litre selon les revendeurs
- Huile très épaisse et donc moins facile d’application dans sa version pure que l’huile de lin par exemple
- Comme toutes les huiles siccatives naturelles, temps de séchage long (plusieurs semaines)
- Tant qu’elle n’est pas polymérisée, l’huile est toxique pour la consommation humaine, il faut donc bien veiller à respecter scrupuleusement les temps de séchage pour une utilisation en ustensile et vaisselle bois.
Peut-on utiliser l’huile de tung en contact alimentaire ?
En considérant tous les atouts de l’huile de tung (voir ci-dessus) elle pourrait donc être considérée comme une très bonne huile en contact alimentaire pour des ustensiles en bois ou de la vaisselle. Et de fait, comme mentionné plus haut, elle l’est aux Etats-Unis par exemple où la Food and Drug Administration approuve l’huile de tung naturelle (c’est à dire pure à 100%) pour le contact alimentaire. La France et l’Europe n’ont malheureusement pas de législation à l’heure actuelle spécifiant l’usage des huiles de protection en contact alimentaire.
Mais l’huile de tung doit être considérée de mon point de vue avec beaucoup de prudence pour deux raisons principales :
- d’abord car elle est, contrairement aux autres huiles siccatives (lin, chanvre, chia, perilla), toxique à la consommation humaine sous sa forme liquide. Ce qui veut dire qu’il faut être sûr que son séchage soit parfaitement réalisé avant d’utiliser l’ustensile ou la vaisselle en bois sur lesquels vous l’avez appliquée.
- Par ailleurs, l’huile de tung étant une très bonne huile de protection pour le bois, la plupart des marques qui la vendent lui ajoute des siccatifs chimiques pour la rendre encore plus attractive et facile d’emploi puisque le temps de séchage est un facteur assez déterminant chez les travailleurs du bois amateurs comme professionnels. Il est donc généralement assez difficile de trouver des huiles de tung vendues sans additifs.
Néanmoins, si vous souhaitez appliquer de l’huile de tung sur vos ustensiles ou votre vaisselle en bois, veillez à :
- acheter une huile dont vous êtes parfaitement sûre qu’elle est pure à 100%
- bien respecter les temps de séchage longs entre chaque couche (entre 4 et 7 jours) et le temps de séchage final de 4 semaines minimum pour vous assurer que la polymérisation est bien effective
L’huile de chanvre
L’huile de chanvre est une huile siccative également avec un indice d’iode élevé même si légèrement inférieur aux huiles de lin et de tung. Elle constitue donc une bonne alternative à ces dernières. Elle est produite localement en Bretagne ou ailleurs en France.
De couleur claire, avec une très légère teinte jaune/vert, elle s’applique et sèche de la même manière que l’huile de lin.
L’huile de chia
L’huile de chia, tirée de la graine de chia, plante originaire de l’Amérique centrale, est une huile très peu connue du monde du bois mais qui est elle aussi siccative avec un très fort indice d’iode, égal à celui de l’huile de lin. Une bonne alternative aux huiles de lin ou de tung donc. Produite principalement en Amérique centrale généralement, elle est également produite localement depuis quelques années par quelques producteurs français. Vous pouvez trouver l’huile de chia française chez La Compagnie des Sens.
Huile très claire, pratiquement transparente et sans teinte, elle s’applique et sèche là aussi de la même manière que les autres huiles siccatives.
L’huile « danoise » (ou huile dure)
L’huile « danoise », aussi appelée huile dure, n’est pas une huile pure. Il s’agit en fait d’un mélange d’huile siccative (généralement huile de lin ou de tung) mélangée à un liquéfiant (type thérébentine ou autre essence issue de la pétrochimie), des siccatifs et à un vernis issu de la pétrochimie (type polyuréthane) accélérant grandement le temps de séchage et créant également une fine couche de protection en surface.
Chaque marque dispose de sa propre recette généralement très difficile à connaître.
C’est « huile » ne doit pas être utilisée en contact alimentaire pour des raisons évidentes de présence de nombreux produits chimiques.
Néanmoins, pour ceux qui souhaitent une « huile » de protection pour des sculpture non-alimentaires (ou non destinées aux enfants), ce mélange dispose de quelques avantages par rapport aux huiles naturelles siccatives :
- Application facilitée par une huile plus liquide donc pénétrant facilement et rapidement dans le bois
- Séchage très rapide, de l’ordre de quelques heures seulement
- Ne décolore pas à l’usage du temps
- Forme une fine pellicule dure à la surface du bois pour en augmenter la durabilité,
Certains sculpteurs de figurines par exemple utilise ce mélange protecteur sur leurs sculptures. Dan Riggott (Dan Hero) utilise par exemple l’huile Danoise de chez Rustins
Attention néanmoins, du fait de la présence de substances chimiques très nocives pour la santé et extrêmement inflammables (même les vapeurs !), appliquez toujours cette huile sans aucune flamme à proximité et avec un maximum d’apport d’air extérieur (fenêtres grandes ouvertes) ou mieux appliquez cette huile uniquement à l’extérieur et faites la sécher à l’extérieur (sous abri) également. Ce n’est pas le genre d’huile que l’on peut négligemment appliquer sur sa sculpture sans aucune précaution.
Si vous souhaitez des alternatives plus naturelles (et françaises !) à l’huile Rustins, Oléobois fabrique une huile dure spéciale pour la protection des bois intérieurs composée d’un mélange d’huiles végétales (huile de lin et huile de tung). Vous pourrez opter aussi pour l’huile pour parquet et plan de travail Mauler qui est un mélange d’huiles naturelles et de résines biosourcées.
L’huile de lin bouillie
L’huile de lin bouillie dans sa version commercialisée est une solution utilisée depuis longtemps comme alternative à l’huile de lin naturelle classique. En effet une fois bouillie, l’huile de lin possède un temps de séchage nettement réduit. Son chauffage à hautes températures transforme l’huile au niveau moléculaire pour en améliorer nettement sa polymérisation.
Par ailleurs, la plupart des marques ajoutent des produits chimiques siccatifs à cette version bouillie de l’huile de lin pour en réduire encore le temps de séchage. Si vous souhaitez vous procurer une huile de lin bouillie 100% naturelle, je vous recommande l‘huile de lin chauffée, cuite et bouillie de chez Oléobois.
Malheureusement, cette huile a le défaut de jaunir de manière assez prononcée avec le temps, ce qui dénature nettement la couleur du bois. Vous pouvez donc l’utiliser sur vos sculptures seulement si la décoloration dans le temps ne vous soucie guère. Bien sûr, cette huile bouillie dans sa version avec siccatifs chimiques est à proscrire absolument en usage et au contact alimentaire.
Une solution alternative que j’ai pratiqué un temps est de faire chauffer votre huile vous même pour en améliorer les capacités de polymérisation. Evidemment vous n’obtiendrez pas les hautes températures des fabricants mais vous obtiendrez une huile dont le temps de séchage est quelque peu réduit. L’avantage est de pouvoir obtenir une huile « bouillie » plus naturelle car sans ajout de siccatifs chimiques. Attention néanmoins aux risques d’incendie, les grandes quantités d’huile portées à ébullition ne sont jamais anodines sur ce point.
Les goudrons naturels pour la protection extérieure
Les goudrons naturels, issus de la pyrolyse de bois résineux, sont des « huiles » aux propriétés très spécifiques pour la protection extérieure. En effet, ils sont à la fois antifongiques, antiseptiques, antibactériens, faisant de ces goudrons/huiles le meilleur désinfectant naturel.
Utiliser traditionnellement autant en médecine vétérinaire pour soigner les plaies des animaux, qu’en arboriculture pour soigner les plaies des arbres et prévenir nombre de maladies, qu’en médecine traditionnelle pour lutter contre nombre de maladies de peau et autres allergies notamment ou qu’en protection du bois ou des cordages naturels pour préserver des éléments fortement exposés aux agressions extérieurs.
Pour des usages spécifiques de sculpture d’extérieur, ces goudrons sont donc tout à fait approprier.
Le seul bémol est qu’il donne une forte teinte sombre au bois ainsi badigeonné (ainsi qu’une forte odeur caractéristique de brûlé, d’où son usage réservé à l’extérieur généralement). Mais si la teinte sombre ne vous gêne pas, le goudron de pin ou l’huile de cade seront les meilleurs options naturelles pour protéger vos sculptures de l’exposition extérieure.
Vous trouverez du goudron de pin à la Corderie Gautier et de l’huile de cade chez Oléobois.
La cire d’abeille est-elle une bonne option sur une sculpture bois ?
La cire d’abeille est régulièrement utilisées pour des applications de protection du bois pour des meubles.
Ses avantages sont multiples :
- Elle donne un beau lustre sans dénaturer la couleur du bois au moment de l’application
- Elle imperméabilise le bois
- Elle est d’origine naturelle et non-toxique
Malgré tout, personnellement je ne l’utilise pas sur mes sculptures pour plusieurs raisons :
- peu durable, la cire d’abeille réclame des applications relativement fréquentes
- sensible à la chaleur, elle fond à une chaleur supérieure à 65° ce qui la rend impropre à l’usage pour les ustensiles et la vaisselle en bois par exemple
- Elle a tendance à jaunir le bois au bout de quelques mois ou quelques années
- Relativement collante à température ambiante, elle a une forte tendance à faire se coller la poussière sur le bois, nécessitant des nettoyages fréquents