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C’était la semaine de la fête des mères et je ne me voyais pas acheter une énième babiole fabriquée je ne sais où. Alors j’ai fouillé dans ma réserve de bois vert adossée contre le mur nord de la maison : Banco ! Il y avait largement de quoi faire un petit cadeau.

Je me suis attelé à la tâche.

Pas toujours besoin d’aller chercher loin pour offrir un joli cadeau : un bout de bois. une forme simple, une poignée d’outils à main. Et quelques heures à se fondre dans le plaisir du bois et le bonheur de créer quelque chose de ses mains.

La recette est simple.
Et voici le résultat en images : des soliflores sculptés simples et élégants vous donnant différentes options de finitions.

Je vous propose de me suivre pas à pas dans ce petit bricolage qui finit par faire un cadeau plutôt élégant aux accents naturels et texturés.

• 1 – Choisir ses outils
• 2 – Sélectionner le bois
• 3 – Dégrossir la forme du soliflore à la hache
• 4 – Percer le soliflore au villebrequin
• 5 – Sculpter le vase à la gouge ou au couteau
• 6 – Finir le soliflore : huile, peinture ou brut ?

1 – Choisir ses outils

Ce projet est tellement simple qu’il faut moins de 10 outils pour le réaliser :

• Une scie
  • Une égoïne est parfaite pour ça, la mienne est une égoïne de chez Hultafors, elle dévore le bois avec une rapidité déconcertante
• Un rabot à main
  • Le mien est un Stanley n°4 (de 1890 !) polyvalent et diablement efficace quand le fer est bien affûté
  • Vous trouverez d’autres rabots Stanley d’occasion sur Ebay
• Un vilebrequin
  • Vous trouverez ici un vilebrequin de chez Stanley.
  • Vous pouvez aussi bien sûr utiliser votre perceuse-visseuse sur batterie si vous en avez une
• Une mèche à bois
  • Les mèches à bois hélicoïdales Dewalt sont globalement de bonne qualité pour leur prix
• Une gouge de sculpture
  • Une gouge Pfeil est très bien pour ce travail
  • J’ai utilisé une gouge Pfeil méplate 3/25 pour un soliflore et une autre mi-creuse 7/8 pour un autre des soliflores mais vous pouvez bien sûr créer bien d’autres motifs avec d’autres gouges de votre choix.
• Un couteau de sculpture (optionnel)
  • Un couteau Mora convient parfaitement pour ce travail et pour plein d’autres projets de sculpture
• Un tube à essai
  • Un tube à essai en plastique est très bien pour ça
  • Vous pouvez aussi récupérer les tubes utilisés pour les gousses de vanille, ça marche très bien aussi
• De l’huile et/ou de la peinture pour les finitions (optionnel)
  • Voir les détails et conseils en fin d’article

2 – Sélectionner le bois

Quel bois choisir pour sculpter un soliflore ?

Pour un soliflore, il vous faut :

• soit du bois vert si vous en avez à disposition
• soit du bois sec que vous pourrez acheter
  • sur un site internet
    • pour une petite quantité
    • ou ceux qui n’ont que très peu de place chez eux
    • Bordet vend par exemple des blocs de bois de tilleul de 8cm de large qui conviennent parfaitement pour les soliflores dont je parle ici.
  • ou en scierie
    • pour ceux d’entre vous qui ont de la place de stockage
    • et/ou qui travaille le bois de manière plus régulière et ont donc des besoins plus importants en bois

En terme d’essence de bois, le mieux est de prendre une essence de bois tendre pour vous faciliter la tâche de sculpture, surtout si vous optez pour du bois sec.

Le bois vert étant toujours un peu plus facile à sculpter, vous pouvez opter pour des bois mi-durs. Comme un soliflore est en intérieur et que le tube à essai jouera le rôle de vase, vous n’avez pas à vous soucier d’un bois qui tient à l’humidité et pouvez donc prendre n’importe quelle essence mentionnée ci-dessous.

Bois tendres à mi-durs: Tilleul, aulne, saule, cèdre, cyprès, mélèze, bouleau, noisetier…

Pour en savoir plus sur le choix des bois pour sculpter, je vous recommande mon article détaillé sur le sujet : Quel bois pour sculpter ? Le guide complet.

3 – Dégrossir la forme du soliflore à la hache

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Dimensions du soliflore

Après quelques essais de dessins, j’ai opté pour des dimensions de :

• 8cm de large à la base,
• 4 cm de large au sommet
• et 24cm de hauteur.

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Fendage préalable du bloc de bois

Si, comme moi, vous commencez avec du bois vert, il vous faut d’abord fendre le bois en quartier voire en huitième pour permettre d’obtenir un morceau de bois qui sera stable et prévisible au séchage.

Pour cela, vous pouvez prendre un massette et un ou deux coins ou simplement utiliser votre hachette et un morceau de branche pour taper dessus si votre billot de bois vert n’est pas trop gros.

Ensuite, fendez votre quartier en un bloc le plus carré possible d’environ 8cm minimum de côté. Prenez un peu de marge, le bois vert ne se fendant jamais parfaitement droit.

Une fois que vous avez votre bloc de 8 cm de côté (en bois vert ou en bois sec), vous êtes prêt pour le dégrossissage.

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Traçage du soliflore :

• Tracez d’abord le cercle du fond du soliflore (8cm de diamètre)
• Tracez ensuite les traits passant par le centre du soliflore pour les reporter sur les faces de hauteur puis sur le dessus du bloc de bois
• Tracez le dessus du soliflore en un cercle de 4cm de diamètre
• Tracez enfin les traits rejoignant le grand cercle de la base au petit cercle du sommet pour vous donner des limites de sculpture

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Dégrossissage 4 faces à la hache :

• Sculptez maintenant les 4 faces ainsi définies à la hache
• Pensez à bien garder les faces les plus droites possibles et les plus perpendiculaires les unes aux autres pour bien conserver la géométrie du soliflore.
• Gardez bien toujours le tiers supérieur du morceau de bois comme marge de sécurité pour vos doigts qui le tiennent

Dégrossissage 8 faces à la hache puis au rabot :

• Vous allez maintenant faire 8 faces en aplatissant les 4 arêtes de vos 4 faces à la hache
• Cela vous donnera ainsi 8 faces que vous allez vous efforcez de maintenir relativement égales en largeur
• A ce stade, vous avez le choix entre utiliser votre hache ou raboter les arêtes au rabot à main sur un établi de menuisier
• Si vous avez opté pour la hache, vous devez néanmoins finir le travail au rabot qui donnera un premier fini plus net.

8 faces suffisent alors pour passer à l’étape de finition car la gouge ou le couteau (selon le type de finition) suffisent pour finir le travail et obtenir un rendu esthétiquement plaisant.

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4 – Percer le soliflore au vilebrequin

Vous pouvez maintenant percer le haut du soliflore pour l’insertion du tube à essai. Je vous recommande de prendre une mèche bois plus grosse que le tube à essai (généralement de 16mm de diamètre), surtout si vous optez pour du bois vert car le trou rétrécira au séchage.

J’ai utilisé une mèche de 18mm pour ma part pour que le tube à essai ne se « balade » pas trop à l’intérieur.

Pour percer le trou, rien de plus simple, vous placez le soliflore dans la presse d’établi et percez alors le trou à l’aide de votre vilebrequin ou d’une perceuse visseuse selon ce que vous avez. Si c’est une perceuse, il vous faudra plutôt une perceuse puissante car il s’agit ici d’un perçage en bois de bout, impliquant plus de force. Le vilebrequin est idéal dans ce cas car il permet d’obtenir un couple vraiment puissant

Si vous n’avez pas d’établi, vous pouvez fixer votre soliflore à l’aide d’un serre-joint à une table bien stable (contre un mur par exemple). Ce modèle de serre-joint de chez Wolfcraft est très bien pour son prix et vous servira pour bien d’autres situations de bricolage.

5 – Sculpter le soliflore à la gouge ou au couteau

Parfait ! Vous voilà maintenant avec un soliflore qui a sa forme définitive. Il ne vous reste plus qu’à le rendre esthétiquement plaisant en lui sculptant ses faces pour lui donner cette petite touche de finition sculptée où les lignes captent la lumière.

Vous avez plusieurs options possibles, je vous en présente trois :

• des lignes verticales larges et allongées correspondant aux 8 faces initiales
  • à l’aide de la gouge Pfeil 3/25

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• des lignes étroites, profondes et horizontales sur les 8 faces
  • à l’aide de la gouge Pfeil 7/8

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Pour manier vos gouges avec efficacité et surtout sans vous blesser, j’ai écrit un article complet sur la bonne préhension à adopter pour manipuler une gouge dont je vous recommande chaudement la lecture : « Comment tenir sa gouge quand on sculpte ? »

• une forme de soliflore la plus ronde possible mais effectuée au couteau pour garder une texture fine et aléatoire
  • à l’aide du couteau Mora 106

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Pour en savoir plus sur la sculpture au couteau et les bons gestes pour être efficace sans se couper, j’ai réuni dans un article détaillé toutes les bonnes postures et conseils pour sculpter au couteau. Vous pouvez le lire ici : « Sculpter au couteau : gestes de base et sécurité »

Pour le fond, vous pouvez de même faire des petits coups de gouges pour le texturer et ainsi enlever les traces de scie.

Pour le « bec » (le dessus du soliflore où le tube à essai vient se loger), j’ai opté pour des chanfreins au couteau dans le prolongement des 8 faces du vase. Cela reste simple et donne une continuité dans l’esthétique du vase. Un autre option pourrait être d’effectuer ces chanfreins à l’aide de la gouge utilisée pour le reste du soliflore.

6 – Finir le soliflore : huile, peinture ou brut ?

Bien. Votre soliflore est maintenant terminé pour sa partie sculpture et j’ose espérer que le rendu vous plaît.

Maintenant pour la finition, vous avez le choix entre 3 options :

• laisser votre soliflore brut si la couleur ou les veines du bois vous plaisent ainsi
  • c’est l’option que j’ai choisi pour deux d’entre eux (ceux que j’ai fini à la gouge)
• huiler le vase pour en faire ressortir les teintes et rehausser la couleur du bois
  • Je vous recommande d’utiliser une huile siccative ou une cire dans ce cas :
    • l’huile de lin
      • l’huile de lin bouillie diminue grandement le temps de séchage,
    • l’huile de Tung (autrement appelée huile de bois de chine) est également recommandée pour ce type d’application
    • de la cire teintée qui permet de finir le bois en le nourrissant tout en lui donnant une teinte
      • La cire Black Bison de chez Liberon convient très bien pour cette application avec de multiples teintes selon l’effet que vous souhaitez donner.

Vous faciliterez l’application de l’huile de tung en y ajoutant une proportion d’essence de thérébentine (10 à 20%) pour diluer cette huile très visceuse, presque pâteuse.
Attention toutefois à bien manipuler l’essence de thérébentine fenêtres grandes ouvertes ou mieux à l’extérieur car c’est un produit naturel certes mais dont les vapeurs sont particulièrement nocives pour la santé.

• ou le peindre entièrement ou en partie pour donner de la couleur à votre intérieur
  • Dans ce cas plusieurs types de peintures peuvent être appliquées sur le bois :
    • La peinture à l’huile
    • La peinture acrylique
      • C’est l’option que j’ai choisi pour l’un d’entre eux (celui fini au couteau et à découvrir dans un futur article dédié à la gravure sur bois car j’y ai aussi gravé des finitions pour faire ressortir des motifs couleurs bois contrastant avec la peinture)
    • La peinture à la caséine
  • A vous de faire votre choix en fonction de votre préférence et de votre budget.